Les échanges ont pris un tournant passionnant. Chacun a eu l’opportunité de parler de sa routine quotidienne. Mélis et Louis ont partagé leurs journées d’école, avec leurs cours de français et de maths à Auxonne, tandis que N’Gonne a décrit sa vie à Guédiawaye, avec ses trajets à pied sous la chaleur et son emploi du temps parfois chamboulé par les imprévus.
« Moi, je commence souvent ma journée à 7 h du matin, et j’ai toujours des heures de pause très courtes, » raconte Adam dans une vidéo. « Mais au moins, j’ai le temps de discuter avec mes amis avant les cours ! »
De l’autre côté, Mohammed leur a parlé de son école, de la chaleur qui rend parfois difficile la concentration, mais aussi de l’importance de l’éducation dans son quartier. Julie T. a également pris la parole, comparant les différences entre leurs horaires et celles des Sénégalais. « Chez nous, on a des journées bien plus longues, mais au moins, on a des salles de classe climatisées ! » a-t-elle plaisanté.
Puis, les discussions se sont orientées vers la musique, un terrain où chaque groupe a pu se retrouver. Louis et Julie T. ont partagé leurs playlists avec des chansons françaises et Américaines actuelles, tandis que Fatou a proposé une sélection de morceaux sénégalais, mêlant mbalax et rap, qui ont fait découvrir à ses camarades un univers musical totalement différent. C’était fascinant de voir comment la musique pouvait, malgré la distance, rapprocher les jeunes des deux pays.
Ensuite, la conversation a évolué vers le sport. Les ados français ont parlé du fameux cross annuel du collège d’Auxonne, une course qu’ils attendent toujours avec impatience. « On se prépare à fond pour le cross, c’est un moment vraiment important de l’année, » a expliqué Joseph, tout sourire. « C’est une bonne manière de se dépasser et de montrer qu’on peut être solidaires, même en compétition. »
De leur côté, les élèves sénégalais ont décrit les navetans, un sport collectif très populaire, souvent joué dans les rues ou sur des terrains improvisés. « C’est plus qu’un sport, c’est une vraie fête pour nous. C’est un moyen de se rassembler, de célébrer notre communauté, » a expliqué Abdoulaye.
Puis, la discussion a pris un tournant plus profond, lorsque les élèves ont abordé les rôles des hommes et des femmes dans leurs sociétés respectives. Julie V. a lancé le débat en parlant de la place des filles dans l’école française. « En France, même si on n’est pas encore égales partout, les filles peuvent faire tout ce qu’elles veulent, et il y a de plus en plus de filles dans des filières scientifiques. » Du côté sénégalais, Dominique a abordé les rôles plus traditionnels des femmes dans son quartier, mais a également partagé ses observations : « Les filles ici, elles font tout et nous les gars on ne participe pas aux tâches ménagères que ce soit chez nous ou à l’école, par contre c’est moi qui organise les tours de balayage mais ce sont les filles qui exécutent »
Ce fut un échange profond, touchant, où chacun a compris un peu mieux le contexte dans lequel évoluent ses correspondants.
Mais maintenant, un dilemme se pose : comment aller plus loin dans cette aventure ? Et si on invitait Abdoulaye à venir en France pour que les choses deviennent encore plus concrètes ? Les élèves français en rêvent, et l’idée commence à germer. Mais une question se pose : Abdoulaye pourra-t-il venir ? Avec les réalités du voyage, les démarches administratives, et bien sûr, les obstacles liés à la distance, est-ce que ce rêve deviendra réalité ?
Tout le monde est excité à l’idée de voir le professeur sénégalais en chair et en os, de partager des moments réels et de construire ensemble quelque chose de plus grand. Mais pour que cela arrive, il va falloir surmonter bien des obstacles. Peut-être que les professeurs, la cheffe d’établissement ou encore Monsieur le Maire, auront un rôle crucial à jouer pour rendre ce rêve possible.
Les élèves, eux, sont impatients. « Ce serait incroyable de le voir ici, de l’emmener visiter Auxonne, de lui montrer nos actions d’éco-délégués, de lui montrer notre quotidien en France, » dit Alyssa, les yeux brillants d’imagination.
« Mais comment faire pour qu’il puisse venir ? C’est la question, » conclut Louis, tout en lançant un regard complice à ses camarades.
La réponse viendra, sûrement, mais une chose est sûre : ce projet n’a pas fini de surprendre et d’inspirer. La suite, à suivre…
