Vendredi 3 octobre 2025, à l’invitation de Paolo Modugno, responsable pédagogique de Sciences Po Dijon, une vingtaine d’élèves des classes Bachibac et CPGE du lycée Montchapet ont assisté à une conférence donnée par le photographe péruvien David Díaz Gonzáles au sujet de son exposition « Shipibo-Konibo, Portraits des miens ». Soutenue par l’ambassade du Pérou en France, cette exposition constitue à la fois un témoignage artistique et une démarche de sauvegarde de la mémoire d’un peuple amazonien millénaire.
Un peuple ancien, une identité vivante
Le peuple Shipibo-Konibo vit traditionnellement sur les rives du fleuve Ucayali, près de la ville de Pucallpa. Aujourd’hui, il regroupe environ 32000 personnes réparties dans 150 communautés. Héritier de cette culture, David Díaz Gonzáles, âgé de 32 ans, revendique son rôle de témoin et passeur de mémoire.
Une démarche documentaire et artistique
Lauréat en 2021 d’une bourse de l’Amazon Rainforest Journalism Foundation, David Díaz Gonzáles a déjà présenté ce projet à la Casa de América de Madrid et à l’Instituto Cervantes de Tanger. A Dijon, il a expliqué sa volonté de documenter une culture « en transition », soumise à des changements rapides. Selon lui, « il est de sa responsabilité de conserver la mémoire de son peuple, grâce à la photographie, son outil de travail et de transmission. »
Des portraits intemporels
Les photographies, toutes en noir et blanc, plongent le spectateur dans la vie quotidienne des Shipibo-Konibo. On y découvre hommes, femmes et enfants vêtus d’habits traditionnels dans leur cadre familial. L’artiste rappelle la technique du kéné, des motifs symboliques dessinés avec des teintures végétales sur les visages, poteries et tissus pour révéler l’identité culturelle profonde de son peuple. Ces images de grâce et de fierté confèrent une dimension intemporelle aux scènes représentées. Elles mettent particulièrement en lumière la spiritualité de ce peuple.
A travers Portraits des miens, David Díaz Gonzáles propose bien plus qu’une exposition photographique : un témoignage engagé sur la survie et l’évolution d’un peuple amazonien face aux défis contemporains. Son travail s’inscrit dans une double perspective, esthétique et documentaire, et fait écho aux enjeux universels de la mémoire, de la transmission et de la reconnaissance des cultures autochtones.
Article rédigé par Olivier Aillaud, professeur en section Bachibac et en CPGE au lycée Montchapet de Dijon, à partir des notes prises par deux élèves de Première Bachibac, Sophia Goncalves et Miéko Herdalot.
L’exposition est visible à la Chapelle des Elus, Palais des Ducs, Dijon, du 3 au 31 octobre 2025.
